Les radars embarqués, gérés par des sociétés privées, vont plus flasher... |
La Sécurité routière a annoncé, ce lundi, le lancement de l’expérimentation des radars embarqués gérés par des sociétés privées, au grand dam de l’association 40 millions d’automobilistes qui dénonce leur « privatisation ». C’est un moyen d’utiliser davantage ces radars. Le test débute vendredi en Normandie. Il « ne donnera lieu à aucune contravention » dans un premier temps, assure la Sécurité routière.
Les routes de Normandie vont accueillir l’expérimentation des radars embarqués gérés par des sociétés privées, dès ce vendredi. Ce test durera jusqu’au 1er septembre, date à laquelle le dispositif sera effectif en Normandie avec « la première voiture-radar conduite par un opérateur privé », avant d’être « progressivement étendu aux autres régions ».
Ce lancement fait suite à l’annonce du gouvernement, le 2 octobre 2015, de l'« externalisation » du pilotage des voitures transportant les radars mobiles nouvelle génération (RMNG), confiée à des « prestataires agréés » par l’État pour multiplier le nombre de contrôles. Un appel d’offres avait été lancé.
« Générer d’importantes sommes d’argent »
« La privatisation des radars embarqués n’a d’autre but que de générer, grâce aux amendes issues des contraventions, d’importantes sommes d’argent qui finiront dans les caisses de l’État […] En revanche, il n’existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière », s’indigne le président de 40 millions d’automobilistes, Daniel Quero.
L’association estime qu’à plein régime, ce dispositif permettra à l’État d’engranger 2,2 milliards d’euros par an.Après avoir réuni près de 300 000 signatures dans une pétition contre cette « mesure scandaleuse », elle appelle les automobilistes à lui faire parvenir leurs photos qui seront ensuite diffusées pour une « manifestation numérique ».
Les sociétés font rouler les radars automatiques
Le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a annoncé le 8 janvier que l’appel d’offres avait été lancé pour que ces radars embarqués « soient confiés à des sociétés qui vont uniquement les faire rouler ». « Ils resteront sous la responsabilité de l’État », a-t-il assuré, puisque les infractions sont constatées par le radar automatique embarqué et que le PV est rédigé par un officier de police au centre de traitement des infractions routières de Rennes.
« La moyenne d’utilisation d’un de ces radars est d’un peu plus une heure par jour (1 h 13, NDLR), c’est du matériel qui est sous-utilisé. Il faut beaucoup plus l’utiliser pour faire en sorte que les comportements de dépassement de vitesse soient sanctionnés », a expliqué Bruno Le Roux.
Les sociétés privées "ne seront pas rémunérées au nombre d’infractions"
Les sociétés privées « ne seront pas rémunérées au nombre d’infractions mais au temps que le radar aura passé sur la route », a-t-il rappelé.
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie pour tenter d’enrayer la hausse de la mortalité routière enregistrée depuis 2014. En 2016, 3 469 personnes sont mortes sur les routes, un nombre en progression pour la troisième année consécutive, une première depuis 1972.
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