La comédienne est à l'affiche de la saison culturelle moulinoise, samedi 3 décembre, avec sa fille, Sara Giraudeau. Un concours de circonstances, relève Anny Duperey, qui confie n'avoir jamais poussé sa fille à faire le même métier que ses parents.
InterviewMathilde Duchatelle
Anny Duperey est très « famille ». À la télé (« Une famille formidable ») ou dans ses engagements (SOS Villages d'enfants). Sans doute parce qu'elle s'est retrouvée orpheline très jeune. Alors, elle apprécie quand l'ambiance de travail est bon enfant. Anny Duperey le souligne : les comédiens de « Colombe » forment une « troupe familiale et tendre » (*). Parmi eux, sa fille, Sara, qu'elle a eue avec Bernard Giraudeau.
n Comment fonctionnez-vous ensemble, la mère et la fille, pour cette première pièce commune ? C'est finalement assez anecdotique, car il n'y a pas que nous dans la pièce, qui n'est pas un projet fabriqué autour de nous. Sara devait faire Colombe dans une autre production. Et on m'a proposé Madame Alexandre pour une autre. On se retrouve dans cette mise en scène de Michel Fagadau, qui est décédé depuis. Une mise en scène très belle, très théâtrale, avec de beaux costumes. Alors, ma fille et moi dans la même pièce, on n'y avait pas pensé. C'est l'occasion de liquider la question, là, c'est fait ! On y arrive ! Elle fait ce qu'elle veut, je ne relis pas ses scénarios. Elle voulait prendre son indépendance par rapport à nous qui ne sommes pas un, mais deux dans le métier. C'est un peu lourd ! Il s'avère qu'on est, elle et moi, assez idéalement faites pour les rôles. Nous avons eu aussi la chance de tomber sur une vraie troupe familiale et tendre.
n Vous n'êtes pas un être aussi impitoyable que Madame Alexandre Je ne suis pas comme ça dans la vraie vie. Madame Alexandre est devenue impitoyable. Il ne faut pas lui en compter. Elle a tout vu, tout fait. Elle fait vivre tout le monde. C'est la patronne d'un théâtre. Elle a été une petite Colombe. C'est pour cela qu'elle prend sa belle-fille sous son aile, reconnaissant la jeune femme qu'elle était.
n Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous êtes venue à Moulins ? Je crois bien que c'était pour le tournage de Coco Chanel. Je vais régulièrement chez Louise Courtaix à l'arboretum de Balaine. J'ai pas mal de plantes et d'arbustes en Creuse qui viennent de chez elle. Quand on cherche des arbres un peu variés, c'est une pépinière formidable.
n Vous avez un mini-arboretum, chez vous ? Oui, avec des chats et des poules. J'en parle dans le livre, mon 9e, sorti il y a trois semaines, Le Poil et la plume. Je ne suis pas spécialement folle des poules, mais je me suis attaquée à la méconnaissance de leur fonctionnement, alors que de plus en plus de gens ont des poules chez eux. Je me suis dit : je vais combler une lacune. C'est un curieux livre, un peu un traité de philosophie, qui questionne notre rapport au monde animal, un peu militant
n Vous avez d'autres projets de ce genre ? Je n'écris qu'en Creuse, et je n'ai pas le temps d'y aller souvent. On verra plus tard pour le 10e livre. J'ai récemment tourné deux films : « L'Amour dure trois ans », de Beigbeider et « Vous n'avez encore rien vu » d'Alain Resnais. Les derniers épisodes d'« Une Famille formidable » sortent en décembre.n
(*) La distribution : Anny Duperey, Sara Giraudeau, Rufus, Grégori Baquet, Benjamin Bellecour, Fabienne Chaudat, Jean-Paul Bordes, Jean-Pierre Moulin, Jean-François Pargoud et Étienne Draber.
è Pratique. Samedi 3 décembre, au théâtre de Moulins, à 20 h 30. Tarifs de 13 à 43 ?.
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