PIP: une avocate interpelle Valls sur la disparition de produits toxiques... |
Une avocate a interpellé cette semaine le ministre de l'Intérieur pour que la clarté soit faite dans le dossier des prothèses mammaires PIP, notamment sur l'évacuation et le stockage de "produits toxiques" utilisés dans la fabrication du gel.
Dans un courrier envoyé jeudi au ministre et dont l'AFP a eu copie, Me Christine Ravaz, une avocate qui représente plusieurs porteuses de prothèses, interpelle Manuel Valls au nom du "droit du public à l'information concernant la gestion des déchets toxiques de l'entreprise" de La Seyne-sur-Mer.
L'avocate toulonnaise indique qu'en avril 2010, alors que les salariés de l'entreprise craignaient la fermeture de l'usine et menaçaient de faire sauter un entrepôt, le préfet du Var avait fait "évacuer par la société Onyx Méditerranée plusieurs tonnes de produits toxiques du lieu de stockage de l'entreprise PIP, en raison d'un péril grave".
Me Ravaz dit avoir demandé depuis au préfet "à plusieurs reprises", et en vain, la communication "du lieu de transfèrement" de ces produits. "Ainsi, il est impossible de connaître le lieu actuel de stockage des produits toxiques utilisés lors de la fabrication des prothèses, ce qui ne permet pas d'effectuer les analyses et des expertises indispensables à la connaissance exacte des risques", estime-t-elle.
Contactée samedi par l'AFP, la préfecture du Var n'a pas souhaité commenter une affaire judiciaire en cours.
Trois procédures judiciaires sont en cours dans cette affaire.
Une première enquête préliminaire pour "tromperie aggravée" doit déboucher fin 2012 ou début 2013 sur un procès à Marseille. L'enquête a montré que PIP avait utilisé illégalement un gel de silicone fait maison en remplacement d'un gel médical homologué, jusqu'au retrait des prothèses du marché français le 30 mars 2010. Les inspecteurs de l'Afssaps avaient découvert sur le site un container suspect et des factures attestant de la livraison de plusieurs tonnes de silicones industriels utilisés dans la fabrication du gel maison.
Deux informations judiciaires ont en outre été confiées à la juge marseillaise Annaïck Le Goff. La première vise des faits de blessures et homicides involontaires, la seconde concerne le volet financier sur des faits "d'abus de bien sociaux, recel d'abus de bien sociaux et banqueroute".
Jean-Claude Mas, le fondateur de PIP, a été arrêté le 26 janvier dans sa villa de Six-Fours-les-Plages (Var), puis mis en examen et écroué.