La LDH et le SM dénoncent l'arrestation d'un sans-papiers aux prud'hommes... |
La Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature (SM) ont dénoncé vendredi l'arrestation mercredi au conseil des prud'hommes de Nanterre d'un sans-papiers qui venait réclamer des indemnités de licenciement lors d'une audience de conciliation.
"Avec cette interpellation dans l'enceinte même des locaux d'un conseil des prud'hommes, vient d'être testé un nouveau degré d'insécurité pour la main d'oeuvre sans-papiers: la privation pure et simple de l'accès à la justice", se sont insurgés la LDH et le SM dans un communiqué commun, signé également par le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), le Syndicat des avocats de France (SAF) et l'association des Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE).
Selon des sources judiciaires et syndicale, le sans-papiers malien a été interpellé à sa sortie du bureau de conciliation, dans le cadre d'une plainte déposée par son ex-employeur pour usurpation d'identité.
Le sans-papiers a écopé "d'un rappel à la loi après avoir passé quelques heures en garde à vue dans un commissariat des Yvelines", département de son ancien employeur, selon Etienne Deschamps, du syndicat CNT (Confédération nationale du travail), qui l'assistait dans ses démarches.
"Que la conséquence de la plainte d'un travailleur sans-papiers devant la juridiction spécialisée dans le droit du travail soit son arrestation immédiate est une façon encore inédite pour l'employeur de se prémunir du risque de revendication par ces salariés de leurs droits", ont estimé le SM et la LDH dans le communiqué.